Structure clandestine du Parti Communiste Français (interdit en France en septembre 1939 suite à la signature du pacte germano-soviétique en août de la même année), les organisations spéciales sont les noyaux embryonnaires des futurs Francs-Tireurs et partisans (FTP) créés en 1942. À chaque organisation spéciale était attribué un nombre qui, pour les initiés, permettait d’identifier l’origine géographique de la structure. À l’été 1941, les organisations spéciales deviennent des instruments de la lutte armée.
A l’automne 1939, l’industriel Charles Rusz délocalise, par mesure de sécurité, sa production de trains d'atterrissages et ses ouvriers de la région parisienne à Thouars. Réquisitionnée par l’occupant dès l’été 1940, elle fabrique des trains d’atterrissage pour l’industrie d’armement allemande.
Quelques-uns des ouvriers parisiens appartenant à l’OS-680 fondent, au cours du premier trimestre 1941, un groupe d’action pour lutter contre l’occupant. Maxime Bacquet, responsable de l’organisation, Jean Brunet, Jean Richet, Edouard Chénier, Joseph et Yves Berthou recrutent clandestinement dans l’usine et dans leurs réseaux familial et amical. Au printemps 1941, 24 hommes et femmes constituent ce groupe.
Bien que d’horizons politiques et professionnel divers (cheminots, ouvriers de l’usine, institutrice à la retraite, …), ces jeunes hommes et femmes se réunissent autour d’un même engagement : lutter contre l’occupant et le régime collaborationniste de Vichy.
Le groupe subdivisé en unités de quelques membres chacune, s’est mis immédiatement en action, en :
La tentative avortée de sabotage au dépôt SNCF de Thouars en avril 1942 place le groupe OS-680 au centre des investigations de la police judiciaire d’Angers.
Plusieurs séries d’arrestations déciment le groupe. Ses membres, incarcérés dans les prisons de Niort, de Saintes et de Poitiers, sont jugés en juillet 1942 à Poitiers par la cour spéciale instituée par le régime de Vichy (loi du 24 août 1941). Les autorités d’occupation (la Feldkommandantur 677 de Poitiers) jugeant le verdict trop clément, réinstruisent le dossier et s’adjoignent le concours du SIPO-SD.
Le 24 novembre 1942, le tribunal militaire allemand prononce de très lourdes condamnations. Condamnés à morts, Yves et Joseph Berthou, Jean Brunet, Edouard Chenier, René Drapeau, Marcel Marolleau, Antonin Revairault et Jean Richet sont fusillés sur le champ de tir de Biard à proximité de Poitiers le 3 décembre 1942. Maxime Bacquet, chef du groupe, réussissant à échapper aux arrestations du printemps 1942, est arrêté le 13 juillet 1943 et fusillé à Angers le 13 décembre 1943.
Marie Berthou, Roger Gaucher, Paul Lagrue, Jean Noé, Simone Violeau, Germaine Brunet, Simone Thibault, Julienne Wadou, Claire Liné, Robert Sibileau sont déportés dans les prisons allemandes et/ou dans les camps de concentration en Allemagne. À l'exception de Marie Berthou, tous survivent à l'univers concentrationnaire. Mathilde Chaignon, Martial Coutant, Lucien Jourdain, Jean Pouant et André Forestier sont internés puis libérés.
Nous vous conseillons l'ouvrage de Maurice Rouzier :
Jeunes Résistants en Nord Deux-Sèvres. Au coeur de l'OS-680. Geste Éditions, 2012.
Consultable dans notre centre de documentation