Base de résistance à La Crespelle - Cerizay

Fiche technique

Date : Nuit du 9 au 10 août 1944

Organisation : Francs-Tireurs Partisans (FTP)

Action : Parachutage d'armes destinées aux jeunes résistants de la base de La Crespelle.

Message : « La grenouille plonge »

La Résistance à Cerizay

Trois groupes de jeunes hommes se sont rejoints en juillet et août 1944 au village de la Crespelle sur la commune de Cerizay.

- Le groupe des Francs-Tireurs Partisans (FTP) de Cerizay dont la responsabilité a été confiée à Jean Leclere (Jean-Luc) par Maurice Crozet (Airelle) qui commande les FTPF du Bressuirais. Ce groupe de résistance a été homologué pour la période du 1^er mars au 6 septembre 1944. Font partie de ce groupe : Roger Barbot, Joseph Bauche, Paul Bauche, Jean Beaudouin, René Bernard, Jacques Berthelot, Marcel Bodin, Gilbert Bonnin, Lucien Clochard, Camille Couteau, Maurice Fuzeau, Henri Fuzeau, Antonin Gautreau, Fernand Geffard, Jean Giraud, Jean Leclere (Jean-Luc), André Peaud, Gilbert Riffe, Germain Soulard, Constant Vaillant, Jean Vinet. Douze d'entre eux prennent ensuite un engagement volontaire dans l'armée régulière pour la durée de la guerre. Deux sont tués pendant les combats de la poche de La Rochelle : Fernand Geffard, 114^e RI, le 1^er mars 1945 et Roger Barbot, 93^e RI, le 2 mai 1945.

- Depuis 1943 un camp de jeunesse est établi à La Crespelle. Parmi les jeunes gens mobilisés, un groupe de volontaires ainsi que leur chef Michel Hepp, choisissent de servir la Résistance. Un groupe de volontaires parmi les Compagnons du camp de jeunesse établi à la Crespelle depuis 1943, avec leur chef Michel Hepp, qui choisissent de servir la Résistance. Leurs identités n'ont pas été conservées - plusieurs venaient de Cholet.

- Le groupe des parachutistes français, celui du sergent-chef Michel Gervais de la 3^e compagnie du 3^e RCP, engagés dans l'opération "Dickens" sous le commandement du Capitaine Fournier.

Obtenir des armes et agir

Le 22 juillet 1944, le groupe FTPF de Cerizay a participé au parachutage de Bois Rocard à Boismé et ramené, dans la camionette de Joseph Bauche, un stock d'armes qui sont réparties en 3 caches : à la Gondremière chez Germain Soulard, au centre de Cerizay chez Joseph Bauche et dans un champ près de la Crespelle. Le 20 juillet Michel Hepp est en contact avec Pierre Grador (Fonteneau). Ce dernier, venu de Cholet repart au sud de la Vienne et obtient du SOE un parachutage d'armes pour la nuit du 9 au 10 août 1944 dans une prairie de la Crespelle.

Le 12 août, après l'attaque allemande contre le 6^e stick parachutiste du Bois d'Anjou, base de l'opération Dickens, le capitaine Fournier envoie le groupe Gervais à la Crespelle. Du 12 au 22 août, le journal de marche du capitaine Fournier note 16 opérations lancées conjointement par les parachutistes et la Résistance : embuscades, sabotages de voies ferrées, de lignes haute tension. Les voies ferrées "Les Sables d'Olonne - Saumur" et "Niort-Poitiers" sont les plus visées.

L'accrochage du 22 août, la menace allemande grandit

Le 22 août au matin, un engagement violent a lieu entre Cerizay et Cirières. Les pertes allemandes sont lourdes, et l'un de leurs officiers est tué. Un parachutiste, Joseph Hadj, est mortellement blessé. Le sergent-chef Gervais est également blessé. Le 23 août, la Crespelle est évacuée sur ordre du capitaine Fournier. Depuis quelques jours déjà, l'insécurité sur les axes routiers et ferroviaires est telle autour de Cerizay, que les allemands décident pour faciliter leur retraite de détruire cet obstacle.

Les représailles

Les 22 et 23 août, les Allemands ouvrent le feu dans les rues de Cerizay, tuant deux civils, M. Guesdon et Mme Carpentier.

Le 25 août, l'ennemi exécute son plan de destruction et fait de Cerizay et de Montravers, les deux communes les plus éprouvées en cette fin de Libération dans les Deux-Sèvres. Voir la fiche consacrée à cet évènement.