Homme d’État hongrois né à Kenderes en 1869. Aide de camp de l’empereur François-Joseph en 1909, il est élu en 1920 régent provisoire de Hongrie, poste qu’il occupera jusqu’en 1944. Il fonde un régime autoritaire et conservateur soutenu par les grands propriétaires et l’armée. Il s’oppose mollement au mouvement fasciste des Croix-Fléchées, mais sa politique révisionniste destinée à annuler le traité de Trianon qui a enlevé au pays des territoires peuplés de Hongrois, le conduit à se rapprocher de l’Italie puis de l’Allemagne.
Au lendemain de la conférence de Munich, il obtient le sud de la Slovaquie, puis, en 1919, la Ruthénie, et une partie de la Transylvanie l’année suivante. Par la suite, il s’efforce en vain de garder ses distances avec le Reich et participe à l’invasion de la Yougoslavie puis déclare la guerre à l’URSS. Après la défaite de Stalingrad, il entame des pourparlers avec les Alliés ce qui provoque l’occupation du pays par la Wehrmacht en mars 1944. Cette invasion met fin à la sécurité des Juifs dont le gouvernement avait jusque là refusé de déporter. Sous la pression d’Hitler, Horthy accepte de livrer les 767 000 Juifs hongrois. Le 8 juillet, il fait volte-face pour arrêter l’œuvre d’Eichmann, déjà responsable de la déportation de 300 000 Juifs vers Auschwitz. En septembre, devant l’avance de l’Armée rouge, il engage des tractations secrètes avec Moscou et signe l’armistice début octobre. Le 16, jour de l’annonce officiel de l’armistice, il est enlevé par des SS tandis que le chef des Croix-fléchées, Ferenc Szalasi prend le pouvoir. Arrêté par les Américains en 1945, il est libéré l’année suivante et achève sa vie au Portugal où il meurt en 1957.