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Robert Doisneau (1912 - 1994)

Photographe français du XXe siècle, il est l'un des représentants de la photographie humaniste française.

Graveur-lithographe

Né en 1912, à Gentilly (Val-de-Marne), Robert Doisneau achève son cursus à l’École Estienne où il obtient un diplôme de graveur-lithographe. En 1931, il est opérateur d’André Vigneau (photographe) et découvre le monde de la création artistique. L’année suivante, il vend son premier reportage à L’Excelsior. Libéré de ses obligations militaires, il est photographe industriel aux usines Renault à Boulogne-Billancourt à partir de 1934. Il est licencié en 1939 pour retards répétés. Cette même année, il rencontre Charles Rado fondateur de l’agence Rapho, qui lui propose un contrat de photographe indépendant. La déclaration de guerre interrompt la réalisation de sa première commande.

En juin 1940, à l’arrivée des troupes allemandes il quitte la capitale pour le Poitou. Attaché au pays de Lusignan, il trouve refuge chez des amis pendant quelques mois près de Saint-Sauvant (Vienne).

Photographe et résistant

De retour dans la capitale, il met ses compétences de graveur et de photographe au service de la Résistance jusqu’en 1944. Dans son atelier à Montrouge, il fabrique des faux-papiers pour les personnes persécutées ou pourchassées. Il n’hésite pas, face à une demande qu’il ne peut pas honorer dans les délais impartis, à donner sa propre carte d’identité à Serge Dobhowski qui devient Robert Doisneau. Acteur isolé de la Résistance, ce n’est qu’au soir de la Libération qu’il rencontre tous ces héros anonymes.

Au début de l’année 1945, il commence sa collaboration avec Pierre Betz pour la revue Le Point pour laquelle il réalise le reportage photographique consacré aux imprimeurs clandestins.

Dans l'euphorie des années d'après-guerre, bien qu'il soit quotidiennement soumis à la commande pour des raisons matérielles, il accumule les images qui feront son succès, circulant obstinément « là où il n'y a rien à voir », privilégiant les moments furtifs, les bonheurs minuscules éclairés par les rayons du soleil sur le bitume des villes.

Quand il meurt en avril 1994, il laisse derrière lui quelques 450 000 négatifs qui racontent son époque avec un amusement tendre et bienveillant qui ne doit toutefois pas masquer la profondeur de la réflexion, la réelle insolence face au pouvoir et à l'autorité et l'irréductible esprit d'indépendance.


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