Cadre de la Banque de France et sympathisant de l’Action française, Gilbert Renault (Rémy) fait partie des patriotes qui n’acceptent pas l’armistice. Rallié au général de Gaulle le 28 juin 1940, il offre ses services au colonel Passy qui organise alors ce qui va devenir le Bureau Central de Renseignements et d’Actions (BCRA) de la France libre. En novembre 1940, sous le pseudonyme de Rémy, il revient en France via l’Espagne, dans le but de constituer un réseau de renseignements baptisé " Confrérie Notre-Dame " (CND) qui devient le plus important réseau du BCRA. Il recrute des agents dans tout l’Ouest du pays, non pas en fonction de leur expérience, mais pour les services qu’ils peuvent rendre dans le cadre de leur activité normale.
Malgré de nombreuses arrestations, dont le radiotélégraphiste Anquetil installé à Thouars, le réseau fourni d’importants renseignements sur les bases sous-marines allemandes de la côte Atlantique. Malgré son engagement politique à droite, Rémy noue des contacts avec l’ensemble des mouvements de Résistance de la zone occupée, notamment par l’intermédiaire de Pierre Brossolette qu’il engagera dans le BCRA. Convaincu que les divisions politiques doivent s’effacer autour de la personnalité de de Gaulle, il entre en relations avec les Francs-tireurs et partisans et en janvier 1943, emmène à Londres Fernand Grenier, représentant officiel du parti communiste. Après la guerre, il s’éloigne du général de Gaulle après avoir publiquement soutenu la thèse du " glaive et du bouclier ", selon laquelle de Gaulle et Pétain avaient été également utiles à la France, l’un pour la maintenir en guerre, l’autre pour épargner les Français.