Centre Régional Résistance & Liberté

Parachutages à Tourtenay "La Petite Champagne"

Au mois de juin 1943, la petite commune de Tourtenay au Nord de Thouars est le théâtre de deux opérations de parachutage organisées par les résistants du mouvement Organisation Civile et Militaire. Plusieurs tonnes de matériel sont récupérées.

Fiche technique

Date : Nuits du 14 au 15 et du 16 au 17 juin 1943

Organisation : Organisation Civile et Militaire

Message de la BBC : « Les exemples vivants sont d'un autre pouvoir » 

Quantité de matériel réceptionné : deux parachutages de 1,5 et 2 tonnes d'armes

Participants : L’équipe de réception de huit personnes du 1er parachutage se composait de : Roger Hélier de la Chapelle-Saint-Laurent (Chef d'équipe), Ludovic Courtin, Gabriel Mathé et Paul Van Wymeersch, Jean Hélier, Gérard Pichot, Léonce Pichot et Abel Tounoire.

L’équipe du 2nd parachutage de 8 participants ne diffère que par le remplacement d'Abel Tounoire par Georges Jougier.

Déroulement des parachutages

Les parachutages sont réceptionnés sur le lieu dit "La Petite Champagne", un champ en friche situé à 1,5 km du village, dans la plaine tourtenaysienne.

Le 1er parachutage du 14 au 15 juin 1943  permet à l'équipe de réceptionner 6 containers et 1 poste émetteur récepteur, représentant un poids total d’environ 1,5 tonne. Ce soir-là, l'avion effectue un premier survol de la zone afin de repérer l'équipe. Il poursuit sa route pour effectuer une manoeuvre de diversion en larguant des tracts sur les villes environnantes, puis revient pour finalement délivrer son chargement. L'équipe en place réceptionne les containers. L'un des parachutes s'est accroché dans un arbre, il faut se hâter de le libérer.

La 2nde opération, dans la nuit du 16 au 17 juin, livre 8 containers, soit environ 2 tonnes de matériel. Au total l'équipe rassemble 3,5 tonnes d'équipement, qui comprennent quelques pistolets, des grenades, près de 200 mitraillettes et des explosifs.

Toutes les armes sont transportées jusqu'au village par une charrette tirée par les boeufs blancs de la famille Pichot puis stockées dans une cave souterraine située sous la ferme et dont l’issue est obstruée et dissimulée afin d'être rendue indétectable.

Arrestations et répression

Les services du SIPO-SD [6] s'emparent des armes le 9 août 1943 et procèdent à l'arrestation de Léonce Pichot, Ludovic Courtin, Gabriel Mathé, Georges Jougier et Paul Van Wymeersch. Gérard Pichot, absent ce jour-là, est arrêté le 19 août 1943. Détenus plusieurs mois à la prison de la Pierre-Levée [7] de Poitiers, ils sont déportés sans l'univers concentrationnaire nazi le 21 janvier 1944. Messieurs Mathé et Van Wymeersch meurent en déportation, les autres survivront.

Liste des liens de la page