Centre Régional Résistance & Liberté

Zéro-France

Le réseau de renseignements belge Zéro-France est créé dans la région de Roubaix par Gérard Kaisin alias Alex en juin 1942. Le recueil d'informations militaires est sa mission principale (mouvements des troupes allemandes, infrastructures de défense côtière, recherche de sites de construction d'armes secrètes type V1 et V2). La collaboration est étroite avec le réseau de renseignements belge Delbo-Phenix.

Septembre 1943, implantation à Niort

Comme excentrée des zones de recherches, la ville de Niort offrirait au réseau de renseignements Zéro-France l'isolement requis pour la transmission vers Londres des informations militaires recueillies. En prenant appui sur les agents niortais du réseau de renseignements belge Delbo-Phenix [7], les cadres de Zéro-France organisent l'implantation à Niort. Le 23 août 1943, l'agent radio de Zéro-France Jean Hoyoux (Rider) est parachuté à Écoussais près d'Assais [8]. Équipé d'un poste-émetteur en phonie, il a pour mission de coder et transmettre à Londres les courriers centralisés à Paris puis acheminés à Niort par des agents de liaison. Georges Gibeault, propriétaire d'un magasin de radio et de photographie à Niort, le seconde et l'héberge. Il développe dans son studio les pellicules fixant les renseignements recueillis et véhicule Rider sur les lieux d'émission répartis dans la région niortaise et le marais poitevin.

Les opérations aériennes

En étroite collaboration avec la cellule niortaise de Delbo-Phenix, les agents niortais de Zéro-France organisent des opérations aériennes pick-up pour exfiltrer des agents et transmettre des sacs de courriers à Londres. En septembre 1943, à Fleury-sur-Andelle dans l'Eure, Jean Depraetère (Taylor) (Delbo-Phenix), Albert Luyckx (Keeper) (radio de Delbo-Phenix), Jean Hoyoux (Rider) (Zéro-France) et Louis Michaud (P'tit Louis) transmettent 3 valises de courrier à Londres. Un mois plus tard, sur le même terrain, ils organisent l'exfiltration de Madeleine Fauconnier (Claire) (agent du réseau Delbo-Phenix) et Georges Coecklbergh (radio belge) résidant à l'hôtel de la Poste sous la protection de la propriétaire. En novembre 1943, ils organisent en Deux-Sèvres les opérations Scénery I [9] puis Scénery II [10]. En février 1944, sur le terrain de Périgné, ils réussissent le premier mail pick-up (enlèvement du courrier par avion lysander sans atterrissage).

La vague de répression

En Deux-Sèvres, la traque débute suite à un guet-apens tendu au domicile de Georges et Jeanne Gibeault le 21 février 1944. Dans les jours suivants, les arrestations se multiplient. À la mi-avril 1944, les cadres de Delbo-Phenix et Zéro-France tombent. Louis Michaud, Jean Depraetère, Jean Hoyoux, Georges et Jeanne Gibeault, etc. sont arrêtés. Les arrestations se poursuivent jusqu'à l'été. La répression signe la disparition du quartier général et des cellules deux-sévriennes de Delbo-Phenix et Zéro-France.


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