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Opération Scénery II - Assais-les-Jumeaux

L'opération pick-up Scenery II désigne l'exfiltration vers l'Angleterre de Robin Hooper et Joseph Dubar après l'échec de l'opération Scenery I.

Fiche technique

Date : Nuit du 16 au 17 décembre 1943

Mouvement / Réseau : Delbo-Phoenix

Mission : Préparation du terrain et signaux à l'avion, acheminement des agents en partance, accueil et prise en charge de l'agent envoyé : François de Kinder

Participants : Robin Hooper et Joseph Dubar (agents en partance), Jean Depraetère, Louis Michaud, Albert Luyckx et André Airault

Par nuit de clair de lune

Ces opérations aériennes acheminent en France armes, munitions, postes-émetteurs, courriers, agents et exfiltrent vers la Grande-Bretagne des représentants de la Résistance ou des agents. Le mail pick-up assure la récupération de sacs de courrier sans que le pilote ne pose son appareil.
Au lieu-dit Écoussais, le réseau de renseignement franco-belge Delbo-Phenix dont le quartier général est à Niort depuis le printemps 1943 identifie un terrain qui a l’avantage d’être isolé et dégagé de tout obstacle. Dès août 1943, l’équipe réceptionne l’opérateur radio Jean Hoyoux et son poste émetteur. Hébergé clandestinement dans le sud du département, il a pour mission de coder puis transmettre les renseignements recueillis par les agents du réseau aux Alliés.

Déroulement de l'opération

L'opération pick-up Scenery II désigne l'exfiltration vers l'Angleterre de Robin Hooper (pilote du Lysander pour l'opération Scenery I) et Joseph Dubar (Jean du Nord ou Jean de Roubaix) (représentant le Poste de Commandement Belge) après l'échec de l'opération Scenery I.

Jean Depraetère, chef du réseau Delbo-Phenix, propose à Londres le terrain situé à Ecoussais près d'Assais (à 25km de Parthenay) où fut parachuté Jean Hoyoux (Rider), radio du réseau de renseignement belge Zéro-France, le 23 août 1943.

Le pilote témoigne

Dans la nuit du 16 au 17 décembre 1943, Bob Hodges pilote son appareil vers le terrain choisi :

« Les conditions météorologiques étaient bonnes sur le continent. Notre seule inquiétude était de trouver le brouillard sur le sud de l'Angleterre à notre retour. Nous avons décollé vers 20 heures et tout s'est cette fois bien passé. Nous avons franchi la Loire près de Saumur et mis cap au sud vers Poitiers. Le terrain était encore plus au sud, entre Poitiers et Angoulême et nous avons réussi à trouver une petite ville que nous avions choisie comme dernier repère géographique avant de mettre cap sur le terrain. La nuit était parfaite – excellente visibilité, lune brillante, calme apparent au sol. Nous avons commencé notre approche et à l'heure dite, j'ai émis les lettres morses du signal avec mon feu d'identification dirigé vers le bas, mais n'ai obtenu aucune réponse. Je tournai en rond quelques instants et repérai alors les phares d'une voiture approchant en dessous de nous. La voiture quitta subitement la route pour pénétrer dans un champ où bientôt des silhouettes couraient en tous sens. En quelques secondes, les signaux de reconnaissance étaient lancés et les lampes allumées. Je me trouvais alors à quelque soixante quinze mètres et en une minute à peu près je me trouvai sur un sol de chaume bien lisse. Je pris un virage et revins en roulant à la lampe n°1 pour virer à nouveau face au vent. Une minute plus tard nous volions à nouveau ».

En quelques minutes après l'atterrissage du Lysander, Robin Hooper et Joseph Dubar prennent place à bord. L'équipe de réception au sol – Jean Depraetère, Louis Michaud, Albert Luyckx et André Airault – prend en charge l'agent belge arrivé : François de Kinder (Xavier), émissaire du gouvernement belge en exil.

 Élie Dubois (1895-1958)

 Âgé de 30 ans, ce jeune ingénieur des travaux publics d’État s’installe à Thénezay en 1926. Franc-maçon et proche de la SFIO, il se lie d’amitié avec Germain Rallon, nommé la même année directeur de l’école publique. Sous l’Occupation allemande, il rejoint le réseau de renseignement franco-belge Delbo-Phenix. Son métier lui permet de circuler librement sans éveiller les soupçons et lui offre une parfaite connaissance du territoire. Avec son collègue des Ponts-et-Chaussées de Niort André Airault, il repère le terrain d’Écoussais. Il mène des missions de renseignements. Il effectue le relevé des infrastructures du dépôt de munitions allemand installé en forêt d’Autun toute proche. À quelques semaines de la libération des Deux-Sèvres, il est arrêté le 27 juillet 1944 lors de la seconde vague d’arrestations qui s’abat sur les membres de ce réseau en Deux-Sèvres. Emprisonné à la prison de la Pierre Levée à Poitiers, il est transféré au camp d’internement de Royallieu-Compiègne près de Paris. Le 17 août 1944, avec 1 250 hommes, il est déporté dans l’univers concentrationnaire nazi par le dernier convoi au départ de la France. Au printemps 1945, il est libéré par les Alliés du camp de concentration de Buchenwald.

Élie Dubois à son retour de déportation. © Centre Régional « Résistance & Liberté » 

Élie Dubois à son retour de déportation.

© Centre Régional « Résistance & Liberté »

 

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