Centre Régional Résistance & Liberté

Lexique Résistance

Quelques définitions pour mieux comprendre la Résistance.

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A

AMGOT (Allied Military Government Occupied Territories) : Gouvernement chargé d'assurer l'administration des territoires libérés ou occupés par les Alliés. À la veille du débarquement, le gouvernement américain, ne reconnaissant pas la légitimité du Gouvernement Provisoire de la République Française, souhaite étendre l'AMGOT à la France. Le général de Gaulle, par l'instauration dans la clandestinité des pouvoirs institutionnels devant succéder au régime de Vichy, grâce à l'unité de la Résistance française et au soutien de l'opinion met un terme à la volonté américaine.

Antisémitisme : Terme né dans les années 1860 en Allemagne. Doctrine et attitude systématique de discrimination envers les juifs.

Armée secrète (AS) : L’Armée Secrète, créée à l’automne 1942, rassemble les effectifs paramilitaires des trois principaux mouvements de la zone-Sud (Combat, Libération-Sud et Franc-Tireur). Étant, dans un premier temps une composante des Mouvements Unis de la Résistance, créés officiellement en janvier 1943 sous l’action de Jean Moulin [19], elle ne rassemble pas encore les forces de la zone Nord. À sa tête est porté en octobre 1942 le général Delestraint. En avril 1943, les forces paramilitaires des principaux mouvements de la zone Nord intègrent l’Armée Secrète qui désormais s’étend sur tout le territoire national. Bien qu’un accord ait été conclu entre le Parti Communiste et la France Combattante, les Francs-Tireurs Partisans conservent leur autonomie.

Armistice : Convention conclue entre les belligérants afin de suspendre les hostilités.

B

B.C.R.A. : Créé à l’initiative du général de Gaulle en juillet 1940 à Londres, et placé sous l’autorité d’André Dewavrin [20] alias « Passy », le Bureau Central de Renseignements et d’Action a pour mission l’installation en France de réseaux de renseignements. Le premier à œuvrer sur le sol français est le réseau Confrérie Notre-Dame du colonel Rémy [21]. Le général de Gaulle utilise, pour unifier sous son égide la résistance intérieure et extérieure, le BCRA.

C

Chambre civique : Instituées par l’ordonnance du Gouvernement Provisoire de la République Française du 26 août 1944, les Chambres Civiques traitent uniquement les délits mineurs de collaboration. Elles ne peuvent pas prononcer de condamnations de mort.

Conseil National de la Résistance (CNR) : La fondation du Conseil National de la Résistance est l’ultime étape dans l’unification de la Résistance intérieure dont le général de Gaulle avait confié la mission à Jean Moulin [22]. Sa création ne s’est pas réalisée sans heurt entre les présupposés acteurs de ce conseil. La première réunion du Conseil National de la Résistance se tient à Paris le 27 mai 1943 et rassemble, sous la présidence de Jean Moulin, 8 mouvements de résistance (Combat [23], Libération-Sud [24] et Franc-Tireur [25] unis au sein des Mouvements Unis de la Résistance, l’Organisation Civile et Militaire [26], Libération-Nord [27], Ceux de la Résistance [28], Ceux de la Libération et le Front National [29]), 6 représentants des partis politiques d’avant-guerre et deux syndicats (CGT et CFTC). Le Conseil National de la Résistance assure de son soutien le général de Gaulle et reconnaît ainsi sa légitimité.

Constitution : Textes fondamentaux qui déterminent le gouvernement d’un pays.

Cour de justice : Instituées par l’ordonnance du Gouvernement Provisoire de la République Française du 26 juin 1944, elles sont départementales et pour 27 d’entre elles régionales. Les Cours de Justice départementales sont composées de jurés choisis par les Comités Départementaux de Libération. Elles condamnent les actes nuisibles à la défense nationale, l’intelligence avec l’ennemi et l’atteinte à la sûreté de l’État. Elles disposent d’un large éventail de condamnations : de la peine de mort à la dégradation nationale.

E

Épuration extra-judiciaire ou "sauvage" : Conduite en dehors de tout cadre juridique et législatif, cette forme d’épuration conduit des individus à se transformer en justicier contre les collaborateurs ou présumés tels. Sans procès, parfois sur simple dénonciation non fondée, hommes et femmes subissent des châtiments prononcés par la vindicte populaire, le châtiment pouvant être l’exécution.

Épuration légale : Conduite selon le cadre législatif et juridique défini par les ordonnances du 26 juin 1944 et du 26 août 1944 promulguées par le Gouvernement Provisoire de la République Française. Elle a pour objectif de traduire devant la justice toute personne ayant, au cours des quatre années d’Occupation, collaboré avec les autorités nazies et/ou collaboré et participé au Régime de Vichy.

État français : Nom donné à l’État et au régime politique fondés par le maréchal Pétain en zone Sud [30]. Il est souvent appelé « Régime de Vichy ». 

Exode : " Émigration d’un peuple ". Fuite des populations civiles françaises devant la progression de l’armée allemande en mai et juin 1940.

F

Forces Françaises de l'Intérieur (FFI) : Les Forces Françaises de l’Intérieur sont créées en février 1944 par le Comité Français de Libération Nationale pour unifier l’ensemble des forces paramilitaires des différents mouvements de résistance agissant en France (forces de l’Armée Secrète, des Francs-Tireurs Partisans, de l’Organisation de Résistance de l’Armée). Placés sous le commandement suprême depuis Londres du général Koenig, les FFI se veulent être l’armée de la résistance intérieure. Leurs missions en vue du jour J : intensifier les sabotages sur les arrières de l’ennemi, neutraliser les voies de communication, freiner la progression ennemie par des actions de guérilla. Le débarquement des Alliés en Normandie intensifient ces actions. Après la libération de Paris, le 25 août 1944, le général de Gaulle incorpore les FFI dans l’armée régulière pour poursuivre les combats. Pour le département des Deux-Sèvres, les volontaires rejoignent le 114e Régiment d’Infanterie.

Forces Française Libres (FFL) : organisation militaire et civile de Résistance fondée à Londres en juin 1940 par le général de Gaulle. 

France Libre : Appellation de l’ensemble des forces françaises poursuivant la lutte armée avec le général de Gaulle à Londres aux côtés de la Grande-Bretagne. Les Britanniques reconnaissent l’existence de la France Libre le 28 juin 1940. La France Libre, pour symboliser l’union de la Résistance extérieure et intérieure devient la France Combattante en 1942.

Francs-Tireurs Partisans (FTP) : Les Francs-Tireurs Partisans sont créés au printemps 1942 pour coordonner et intensifier les actions des trois branches paramilitaires issues du Parti Communiste Français dissout dès septembre 1939. Ils sont placés sous l’autorité de Charles Tillon. En décembre 1943, un accord est conclu avec la France Combattante pour aboutir à une seule formation paramilitaire. En février 1944, les Francs-Tireurs Partisans, tout en conservant leur autonomie de commandement, sont une des composantes des Forces Françaises de l’Intérieur.

H

Haute Cour de Justice : Instituée par l’ordonnance du 18 novembre 1944 par le Gouvernement Provisoire de la République Française, la Haute Cour de Justice se prononce sur le sort des dignitaires du régime de Vichy (Chef de l’État, chef du gouvernement, ministres, …). Aucun recours en appel du verdict n’est possible pour le condamné. Le droit de grâce reste au chef du Gouvernement Provisoire de la République Française. Le 15 août 1945, la Haute Cour de Justice condamne Philippe Pétain à l’indignité nationale et à la peine de mort. Peine commuée par le général de Gaulle en détention à perpétuité. La Haute Cour de Justice a fonctionné jusqu’en 1949.

I

Indignité nationale : Peine prononcée contre tout individu condamné par la justice pour faits de collaboration. Les individus frappés d’indignité nationale c’est à dire reconnus indigne de la nation deviennent des citoyens de seconde zone : leurs droits civiques comme l’éligibilité ou le droit de vote leurs sont retirés ; ils sont exclus de la fonction publique, des entreprises de presse et des associations professionnelles ; leurs biens peuvent être confisqués.

L

LVF : Légion des Volontaires français combattant sous l’uniforme allemand notamment sur le front russe.

M

Maquis : Regroupement dans des régions difficiles d’accès de combattants clandestins qui mènent des combats de guérilla contre l’occupant.

Milice : Organisation paramilitaire fondée en janvier 1943 par Darnand [31] pour aider les Allemands à traquer les résistants.

Mouvements de résistance : Propre à la résistance intérieure, les mouvements de résistance se développent dès la fin de l’année 1940. Orientés dans un premier temps dans une action de sensibilisation de l’opinion contre le régime de Vichy et l’Allemagne nazie par la voie de journaux et tracts clandestins, ils s’engagent dans la lutte armée à partir de 1942-1943.

Principaux mouvements de la zone-Sud :

Principaux mouvements de la zone-Nord :

Mouvements Unis de la Résistance (MUR) : Les Mouvements Unis de la Résistance sont créés en janvier 1943 sous l’action de Jean Moulin [40]dans le cadre de sa mission d’organisation et d’unification de la Résistance intérieure. Ils marquent la première étape de ce processus. Les Mouvements Unis de la Résistance rassemblent les trois principaux mouvements de la zone-Sud (Combat [41], Libération-Sud [42] et Franc-Tireur [43]). Des structures civiles et militaires sont créées en leur sein à l’image de l’Armée Secrète qui rassemble les effectifs paramilitaires. L’influence des MUR décroît avec la création du Conseil National de la Résistance qui les place sur le même rang que les autres mouvements de la zone-Nord.

O

Organisation Todt : Organisation Allemande ayant la charge de construire le Mur de l’Atlantique.

P

Parti populaire français (PPF) :  Parti fondé en 1936 par Jacques Doriot [44] sur le modèle des partis fascistes. 

R

Rafle : Arrestation massive de civils préalablement réunis, afin de les interner puis de les déporter.

Réseaux de résistance : Sous l’égide des services de renseignements alliés comme le Bureau Central de Renseignements et d’Action de la France Libre ou le Special Operation Executive britannique, les réseaux de renseignements transmettaient aux Alliés toute information militaire concernant l’implantation et les actions des forces allemandes.

Rassemblement national populaire (RNP) : Mouvement politique créé par Déat [45] en 1941 pour collaborer avec l’Allemagne et " protéger la race ". 

S

Service du Travail Obligatoire (STO) : Loi du 16 février 1943, promulguée par Pierre Laval, instaurant le Service du Travail Obligatoire. Elle assujettit les jeunes gens nés de 1920 à 1922 à l'effort de guerre allemand (soit en Allemagne soit en France au sein de l'Organisation Todt [46]).

Section Française de l’Internationale Ouvrière (SFIO) : Parti politique socialiste français qui refusa les conditions d’adhésion à la IIIème Internationale en 1920.

SOL : Service d’Ordre Légionnaire ; organisation paramilitaire créée par Darnand [47] en 1942 pour " lutter contre la démocratie, la lèpre juive et la dissidence gaulliste ". 

Special Air Service (SAS) : Formation d’élite effectuant des incursions derrière les lignes ennemies, les SAS sont constitués par les britanniques dès 1941. Au début de l’année 1942, une poignée de Français Libres, commandés par le capitaine Bergé, rejoignent les SAS. Connue sous le nom de "French Squadron", cette formation, composée à ses débuts d’une cinquantaine de volontaires, va s’auréoler de gloire et former l’embryon de ce qui va devenir les 3e et 4e régiments SAS. Ce sont quelques mille parachutistes français qui sont prêts au combat à la veille du débarquement en Normandie, aux côtés de leur camarades britanniques des 1er et 2e régiments SAS.

Special Operation Executive (SOE) : Centrale de renseignements britanniques créée en août 1940 par Winston Churchill. Le Special Operation Executive agit directement sur le sol français et en totale autonomie avec les services de la France Libre, par l’action du major Maurice Buckmaster dont la mission principale est la constitution de réseaux de renseignements, de sabotages et de filières d’évasions notamment pour les pilotes alliés. Une autre branche du Special Operation Executive travaille avec le Bureau Central de Renseignements et d’Action de la France Libre.

T

Tribunaux militaires : Les tribunaux militaires prennent en charge les cas de collaboration avant l’instauration de juridictions spéciales et après leur dissolution.

W

Wehrmacht : Ensemble de l'armée allemande dont la Heer (armée de terre) et la Luftwaffe (armée de l'air).

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