Homme politique allemand né à Hassfurt en 1894. Membre du NSDAP dès 1922, il est nommé gauleiter de Thuringe en 1927 et devient en 1932 ministre de l’Intérieur du land. Après l’accession d’Hitler à la chancellerie, il est Reichsstattalter jusqu’en 1945 mais cette fonction décline avec l’abandon progressif des pouvoirs du Reichstag. Le 21 mars 1942, Hitler le charge de mobiliser la main d’œuvre nécessaire à la machine de guerre. Il dispose des pleins pouvoirs pour réquisitionner des ouvriers dans les pays occupés. Il fait d’abord appel à des volontaires en leur promettant des conditions avantageuses ; plusieurs milliers d’hommes ont ainsi quitté le chômage qui persistait en Europe occidentale. Le 23 avril 1942, il oblige par décret les écoliers allemands à accomplir un service agricole puis oblige les femmes à travailler dans l’industrie. Le 16 juin, il exige de Laval [6] 350 000 travailleurs français et promet la libération d’un soldat prisonnier pour trois départs. Devant le manque de volontaires, la loi du 4 septembre rend tous les Français de 18 à 50 ans mobilisables avant que celle du 16 février 1943 n’établisse le Service du travail obligatoire (STO). Un nouvel accord est signé le 2 février avec Laval pour repousser les limites d’âge de 16 à 60 ans et les femmes sans enfant de 18 à 45 ans sont susceptibles d’être réquisitionnées. Cette politique se heurte aux idées du ministre Speer [7] qui préfère utiliser la production des usines en France, évitant ainsi de grossir trop rapidement les rangs du maquis par les réfractaires au STO. La mise en place des usines " protégées " appelées " Speer-Betriebe ", ne pu inverser la tendance et Sauckel restera connu comme le " négrier de l’Europe ". Il est condamné à mort par le tribunal de Nuremberg et exécuté le 16 octobre 1946.